DĂ©finition de retraite progressive

La retraite progressive est un aménagement de la carrière professionnelle qui permet à un salarié qui est en activité professionnelle d’obtenir une fraction de la retraite, tout en poursuivant une activité à temps partiel inférieure à 80 % de la durée légale ou la durée conventionnelle applicable dans l’entreprise.

Pour en bénéficier, le salarié doit avoir atteint 60 ans (porté à 62 ans progressivement à 62 au même rythme que le relèvement de l'âge d'ouverture du droit à la retraite) et justifier de la durée d’assurance (150 trimestres) exigée par rapport à son année de naissance (les périodes d’assurance au titre des régimes spéciaux ne sont pas prises en compte). Il exerce une activité à temps partiel (minimum 40 % de la durée du travail applicable dans l’entreprise, sans dépasser 80 % de cette même durée), tout en bénéficiant d’une fraction de sa pension de retraite (retraite de base et complémentaire), et justifie d’une durée d’assurance retraite d’au moins 150 trimestres, tous régimes obligatoires confondus.

La fin de la retraite progressive a lieu le 1er jour du mois suivant celui au cours duquel est intervenu le changement de situation justifiant la suppression.

Depuis le 1er janvier 2022, la retraite progressive s’applique, sous certaines conditions, aux assurés qui exercent une activité à temps partiel, ou à temps réduit par rapport à la durée maximale légale, réglementaire ou conventionnelle exprimée en jours. Il faut justifier d’une quotité de temps de travail comprise entre 40 % et 80 % de la durée maximale de travail.

Le Conseil constitutionnel a jugé que le fait de priver les salariés en forfait jours réduit d’accéder à la retraite progressive instituait une différence de traitement contraire au principe d'égalité devant la loi. La différence de traitement n’est pas en rapport direct avec l’objet de la loi qui l’établit. Ceci s’applique aux pensions de retraite liquidées à titre provisoire qui prennent effet depuis le 1er janvier 2022.

RĂ©forme des retraites

Du fait du relèvement de l’âge de départ à la retraite, les conditions sont assouplies depuis le 1er septembre 2023. L’âge permettant d’en bénéficier est progressivement augmenté pour passer à 62 ans. La durée du travail peut être inférieure à l’obligation légale de 24 heures hebdomadaires, sauf accord collectif. L’employeur ne peut refuser cette demande que pour incompatibilité de la durée demandée avec l’activité économique de l’entreprise.

Le salarié doit avoir cotisé au moins 150 trimestres dans un ou plusieurs régimes obligatoires de base d’assurance vieillesse et être âgé d’au moins 62 ans.

De plus, la quotité de travail ne peut être :

  • infĂ©rieure Ă  40 % de la durĂ©e de travail Ă  temps complet ou maximale exprimĂ©e en jours ;
  • supĂ©rieure Ă  80 % de la durĂ©e de travail Ă  temps complet ou maximale exprimĂ©e en jours.

Cette quotité de travail, exprimée en pourcentage, est arrondie à l’unité la plus proche. La fraction égale à 0,5 est comptée pour 1.

Depuis la réforme, les nouvelles quotités de travail définies précédemment ne permettaient pas à certains assurés, par exemple les mandataires sociaux, de bénéficier de la retraite progressive. Désormais, l’assuré qui exerce une activité salariée ou non salariée à temps partiel ou réduit le peut. En revanche, le régime de retraite progressive ne s’applique pas aux assurés qui bénéficient d’un régime de préretraite.

Pendant la retraite progressive, l’assuré perçoit une fraction de sa pension de retraite en complément de son revenu d’activité partiel.

La fraction de retraite servie varie en fonction de la durée de travail à temps partiel ou à temps réduit par rapport à la durée maximale légale ou conventionnelle, en fonction de la diminution des revenus professionnels.

Pour effectuer sa demande de retraite progressive, le salarié doit produire :

  • le ou les contrats de travail Ă  temps partiel ou Ă  temps rĂ©duit par rapport Ă  la durĂ©e maximale exprimĂ©e en jours, en cours d'exĂ©cution Ă  la date d'entrĂ©e en jouissance de la pension de vieillesse ;
  • une dĂ©claration sur l'honneur attestant qu'il n'exerce plus aucune autre activitĂ© professionnelle accompagnĂ©e de tout document justifiant de cette situation ;
  • sauf pour les salariĂ©s de particuliers employeurs, une attestation de l'employeur faisant apparaĂ®tre la durĂ©e du travail Ă  temps complet ou la durĂ©e de travail maximale exprimĂ©e en jours, applicables Ă  l'entreprise ou Ă  la collectivitĂ© publique ;
  • les bulletins de paie des 12 mois civils prĂ©cĂ©dant la date de dĂ©pĂ´t de la demande.

L'assuré qui demande la liquidation provisoire de sa pension de vieillesse doit également produire :

  • une dĂ©claration sur l'honneur attestant qu'il n'exerce qu'une seule activitĂ© professionnelle Ă  la date d'entrĂ©e en jouissance de la pension de vieillesse. Cette dĂ©claration est accompagnĂ©e de tout document justifiant de cette situation ;
  • ses dĂ©clarations fiscales des revenus des 5 annĂ©es prĂ©cĂ©dant sa demande. Pour chaque annĂ©e suivante, il produit avant le 1er juillet de l'annĂ©e en cours la dĂ©claration fiscale des revenus de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente.

Le dispositif permet de percevoir une fraction de retraite, déterminée selon le pourcentage d’activité, tout en exerçant une activité à temps partiel et, dans ce cadre, il est fait application de coefficients d’abattement spécifiques sur l’allocation AGIRC-ARRCO servie pendant la période de retraite progressive lorsque les participants ne remplissent pas les conditions du taux plein du fait de la durée d’assurance. La circulaire AGIRC-ARRCO n° 2024-2-DRJ, du 11 janvier 2024, communique les coefficients spécifiques applicables en 2024 pour la retraite progressive afin d’intégrer les générations 1962 et 1963. En annexe de cette circulaire, est jointe une nouvelle table des coefficients qui s’applique à toute liquidation prenant effet en 2024, en fonction de l’âge atteint et de la durée d’assurance validée par le régime de base (en trimestres).

Le salarié devait faire sa demande de passage à temps partiel ou à temps réduit que lorsqu'il avait atteint l'âge prévu pour en bénéficier et la caisse de retraite demandait le contrat de travail à temps partiel lors du dépôt du dossier de demande de retraite progressive, l'accès au dispositif était donc décalé. La condition d'âge est maintenant supprimée.

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