Prévenir la désinsertion professionnelle des salariés en Covid long

Le Covid long désigne l’ensemble des symptômes qui se manifestent au-delà de quatre semaines après la date présumée de contamination et qui ne peuvent pas être expliqués par une autre maladie.

D’après une étude de fin 2022, près de 2 millions de personnes auraient souffert de ce Covid long. 22 % d’entre elles vivaient avec ce syndrome depuis plus de 18 mois au moment de l’étude.

Les symptômes observés sont nombreux : fatigabilité anormale, essoufflement, difficultés de concentration, troubles de la mémoire immédiate, maux de tête, troubles du sommeil, troubles anxieux et dépressifs, altération de l’odorat, etc.

Ce syndrome a un impact sur la vie professionnelle : en France, parmi une cohorte de patients souffrant de Covid long, seuls 50 % avaient repris leur travail à plein temps un an après, 30 % à mi-temps et 20 % n’avaient pu reprendre le travail.

D’après un sondage réalisé en 2023 auprès de médecins du travail :

• le Covid long représente un réel problème de santé au travail pour près de la moitié d’entre eux ;
• en moyenne, un médecin du travail estime suivre 2,4 patients atteints de syndrome post-covid ;
• 65 % des médecins disent avoir déjà dû adapter le poste pour leurs patients atteints de Covid long.

Des actions d’accompagnement existent. Ainsi, les cellules de prévention de la désinsertion professionnelle peuvent préconiser des mesures de réinsertion telles que l’aménagement des horaires, du matériel, une réduction de la charge cognitive, le télétravail ou encore un changement de poste.

Le saviez-vous ?
L’Agence Européenne pour la sécurité et la santé au travail estime que les patients atteints de Covid long devraient avoir un retour progressif au travail pour réduire les risques de rechutes et qu’ils ne devraient pas, dans un premier temps, effectuer plus de 70 % de ce qu’ils se sentent capables de faire.

D’après la société française de santé au travail, le retour est impacté par le scepticisme des employeurs et des collègues et par l’absence de politique de management du Covid long dans la majorité des entreprises.

Or, les employeurs peuvent agir.

D’abord, en s’informant sur le Covid long, souvent méconnu et donc le caractère fluctuant peut déstabiliser.

Ensuite, par des actions managériales. Comme pour toute réintégration après un arrêt long ou une pathologie lourde, les managers peuvent prévoir un entretien de retour au cours duquel le salarié exprime son ressenti et pendant lequel le manager crée une relation de confiance et lève le tabou.

Si le salarié concerné est d’accord, le manager peut également ouvrir la discussion en réunion de service pour rassurer tout le monde et permettre de parler du retour et de l’organisation du travail.

Le manager doit aussi prendre en compte les préconisations du médecin du travail et si nécessaire organiser le temps partiel thérapeutique.

Son rôle est capital dans :

• la vigilance sur la capacité du salarié à réabsorber sa charge de travail ;
• le soutien par l’écoute et l’empathie ;
• la garantie d’un traitement non discriminatoire.

Par ailleurs, il doit accepter la fluctuation des symptômes, s’adapter et s’organiser pour pallier les absences éventuelles.

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Avis du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS) du 7 novembre 2023 sur le syndrome post-Covid