Conditions de travail : quels métiers présentent la meilleure qualité de l’emploi ?

Dans un contexte où de nombreux secteurs et métiers peinent à recruter, l’amélioration de la qualité de l’emploi constitue un enjeu majeur pour l’économie française. Elle représente en effet un réel levier d’attractivité des emplois mais aussi de progrès social. Mais comment mesurer concrètement cette qualité de l’emploi ? C’est la question que s’est posée France Stratégie dans le cadre de sa dernière note d’analyse.

L’institution a adopté une approche multidimensionnelle visant à appréhender « l’hétérogénéité de la situation par métiers et identifier des leviers d’amélioration différenciés ». Ainsi, elle établit une typologie en six groupes de métiers selon leur configuration de l’emploi, en fonction de six indicateurs : les salaires, les conditions d’emploi, les conditions de travail, le temps de travail, les perspectives de carrière et enfin la représentation collective.

« Aucune configuration n’est idéale sur toutes les dimensions (...) mais toutes les configurations ne se valent pas pour autant » constatent les auteurs. Ainsi, le premier groupe étudié, constitué des métiers de cadres, se caractérise par de bonnes rémunérations, des perspectives de carrière favorables mais également une forte intensité de travail induisant une exposition importante aux risques psychosociaux. Le deuxième, constitué des professions intermédiaires qualifiées ou moyennement qualifiées, présente des rémunérations plus faibles et des perspectives de carrière légèrement moins favorables.

Les trois groupes suivants se composent respectivement des « ouvriers », des « employés faiblement à moyennement qualifiés » et des « métiers peu qualifiés, principalement dans les services ». Ils présentent une situation défavorable par rapport à la moyenne notamment en termes de rémunération. Enfin, le dernier groupe des « métiers du soin et de la sécurité » présente une exposition importante aux contraintes horaires, aux risques psychosociaux mais avec des perspectives de carrière favorables.

Pour les auteurs, de très importantes marges de progression existent pour l’ensemble des professions et y compris dans les métiers très qualifiés. Mais ces améliorations « ne peuvent pas venir du seul levier de la politique salariale ». En effet, la rémunération ne peut compenser une faible qualité de l’emploi.

D’autres leviers doivent donc être activés, en agissant notamment sur les types de contrats (par exemple, en limitant le recours à l’intérim), la formation et les perspectives de carrière, les conditions de travail, etc. Les actions prioritaires doivent être définies en fonction des différents types de métiers et de leur situation spécifique en termes de qualité de l’emploi.

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France stratégie, note 130, Qualité de l’emploi : une question de métiers ?