QUESTION, RÉPONSE

CSE : Ai-je le droit d'être consulté sur les possibilités de reclassement d’un salarié inapte si l'employeur est dispensé de son obligation de reclassement ?

Publié le 21/02/2024 à 07:00 dans Comité social et économique (CSE).

Temps de lecture : 3 min

Inaptitude du salarié : obligation de reclassement sauf dispense expresse

Le médecin du travail a la capacité, au terme d’un ou de deux examens médicaux, de constater l’inaptitude d’un salarié à son poste de travail.

De là, l’employeur se retrouve, par principe, tenu à une obligation de reclassement. Pour la remplir, il devra, proposer au salarié inapte, avec sérieux et loyauté, un autre emploi :

  • appropriĂ© Ă  ses capacitĂ©s ;

  • aussi comparable que possible Ă  l'emploi prĂ©cĂ©demment occupĂ©, au besoin par la mise en Ĺ“uvre de mesures telles que les mutations, amĂ©nagements, adaptations ou transformations de postes existants ou amĂ©nagement du temps de travail ;

  • prenant en compte les conclusions Ă©crites du mĂ©decin du travail et ses indications sur les capacitĂ©s du salariĂ© ainsi que l’avis du CSE ;

  • au sein de l'entreprise ou des entreprises du groupe auquel elle appartient le cas Ă©chĂ©ant.

Il peut toutefois, par exception, en être dispensé si l’avis du médecin du travail mentionne expressément que :

  • tout maintien du salariĂ© dans un emploi serait gravement prĂ©judiciable Ă  sa santĂ© ;

  • l'Ă©tat de santĂ© du salariĂ© fait obstacle Ă  tout reclassement dans un emploi.

Inaptitude du salarié : obligation de consultation du CSE…

Le CSE, et seulement lui, doit, quelle que soit l’origine de l’inaptitude, être consulté sur les perspectives de reclassement d’un salarié inapte.

Bon Ă  savoir

Si l’entreprise dispose d’établissements distincts, le CSE à intéresser est celui de l’établissement auquel appartient le salarié.

Ceci induit, plus concrètement, que votre avis doit être sollicité si l’employeur :

  • identifie, bien entendu, une ou plusieurs offres de reclassement ;

  • se trouve, Ă  l’inverse, dans l’impossibilitĂ© de soumettre une proposition de reclassement.

Votre consultation devra intervenir entre :

  • la reconnaissance, par le mĂ©decin du travail, de l’inaptitude du salarié ;

  • et la transmission, par l’employeur, de la proposition effective de reclassement ;

  • ou, en cas d’impossibilitĂ© de reclassement, la convocation du salariĂ© Ă  l’entretien prĂ©alable au licenciement.

L’avis consultatif qui en résultera vous permettra, le cas échéant, de confirmer l’impossibilité de reclassement du salarié, d’avaliser l’alternative de reclassement identifiée par l’employeur, de la compléter voire de formuler une contre-proposition.

Le sens de votre avis ne pourra, en aucune façon, s’imposer à l’employeur ou le libérer de son obligation.

Notez le

L’employeur, en manquant à son obligation de consultation, s’expose à une condamnation pour délit d’entrave.

Mais qu’en est-il si ce dernier est expressément dispensé de rechercher un reclassement ? Doit-il, malgré tout, procéder à votre consultation ?

… sauf si l’employeur est dispensé de son obligation de reclassement

Dès lors que son obligation de reclassement n’est pas activée :

Non, l’employeur n’a pas à vous consulter.

En somme, de la dispense de l’obligation de reclassement découle la dispense de l’obligation de consultation du CSE.

Vous souhaitez en savoir davantage sur les modalités de votre consultation dans le cadre d’une procédure de reclassement pour inaptitude ? Les Editions Tissot vous suggèrent leur documentation « CSE ACTIV ».

Portraits Tissot 046 2023 Gilles Piel 2

Axel Wantz

Juriste en droit social et rédacteur au sein des Editions Tissot