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Jusqu’où les Français sont-ils prêts à aller pour réussir ?

Publié le 09/04/2016 à 18:13.

Temps de lecture : 6 min

75 % de 18-24 ans sont prêts à tout pour réaliser leurs ambitions professionnelles mais pour 46 % des Français, la meilleure attitude pour réussir est celle adoptée par Birgitte Nyborg dans « Borgen » : rester intègre !

Sondage des Editions Tissot réalisé par OpinionWay, du 6 au 14 avril 2016, auprès de 1060 salariés issus d’un échantillon de 2067 personnes représentatif de la population salariée française âgée de 18 ans et plus.

Dans leur dernier sondage à paraitre le 9 mai à 6h00 sur le site www.editions-tissot.fr, les Editions Tissot, spécialistes de documentations, formation et conseil en droit du travail, comptabilité et fiscalité pour les professionnels, se sont intéressées à la vision des Français sur la réussite professionnelle.

Un salarié sur 2 se dit prêt à tout pour réussir en entreprise

Si la majorité des salariés se disent prêts à tout pour réussir en entreprise (53 %), et en particulier les hommes (59 %), on constate que ce sont surtout les jeunes qui ont le moins d’état d’âme puisque 75 % des 18/24 ans répondent par l’affirmative. Selon le sociologue Ronan Chastellier, une certaine forme d’ « opportunisme décomplexé », voire de « cynisme froid » arrive dans l’entreprise. Tout est permis. La fin justifie les moyens et des comportements sans scrupule apparaissent malgré les discours un peu lénifiant qui émanent des services de ressources humaines.

Pour réussir professionnellement, si 53 % des salariés sont prêts à communiquer en permanence sur leurs réalisations, 29 % sont prêts à ne « pas dire exactement la vérité » à leurs supérieurs dont 37 % des 18/24 ans. 25 % des salariés se disent également capables de dissimuler des informations (35 % des 18/24 ans) !

Attention, les salariés se doivent d’exécuter leur contrat de travail de bonne foi (Code du travail, art. L. 1222-1). Le mensonge peut constituer un manquement à l’obligation de loyauté et être sanctionné, voire justifier un licenciement.

A noter que 18 % des salariés sont prêts à user de leurs charmes et même 9 % à coucher pour réussir ! Et les chiffres grimpent encore si on ne tient compte que des hommes (22 % et 13 %). Attention à ne pas dépasser certaines limites : l’existence d’un rapport d’autorité n’est pas une condition au harcèlement sexuel. Même un supérieur hiérarchique peut être une victime d’harcèlement ! (Cass. crim., 6 déc. 2011, n° 10-82.266).

Pour Ronan Chastellier, les comportements les plus « border line », qui sont moins cités, comme manipuler les autres (12 %), dénigrer en douce le travail d’un rival (11 %) et répandre des rumeurs sur ses rivaux (9 %), existent et sont probablement minorés, car ce n’est pas vraiment valorisant d’en parler explicitement.

Une envie de réussite à tout prix plus forte chez ses collègues que chez soi ?

Si les réponses sur soi-même semblent un peu minorées, on se lâche sur les collègues qui seraient davantage arrivistes. 77 % des salariés pensent ainsi que leurs collègues sont prêts à tout pour réaliser leurs ambitions (84 % des 18/24 ans le pensent !). Paradoxalement, 63 % des salariés estiment pourtant qu’il est possible d’avoir confiance en leurs collègues de travail.

On constate néanmoins que 49 % des 50 ans et plus ne sont pas d’accord avec cette majorité. S’agit-il d’un constat après de nombreuses années passées en entreprise ?

Les 5 péchés capitaux du salarié, pour mieux réussir entreprise

La flatterie (43 %), l’égoïsme (38 %), l’hypocrisie (35 %), le mensonge (32 %), la médisance (24 %) sont autant de façon qui permettent, selon les Français, de réussir en entreprise. La compétence (36 %) arrive après la flatterie.

L’intérêt collectif (20 %) et la sincérité (14 %) sont en queue de palmarès ! L’entreprise n’est pas un monde de « bisounours » !

Mon entreprise, comme dans une série TV

Les Français sont 2 fois plus nombreux à penser qu’il vaut mieux ressembler à Birgitte Nyborg (46 %) qu’à Frank Underwood (19 %) pour avoir du succès au travail.

Les personnages des séries TV permettent de créer des stéréotypes, utiles pour se projeter, créer des modèles dans le monde de l’entreprise. Bonne surprise : c’est un modèle positif de comportement qui est cité en premier, celui de Birgitte Nyborg dans la série « Borgen » qui reste intègre malgré les difficultés qui se présentent à elle et les coups bas de son entourage professionnel.

Bien loin de l’attitude de Frank Underwood dans la série « House of Cards », roi de la manipulation et qui ne recule devant rien pour assouvir ses ambitions professionnelles.

Le fait de ne faire confiance à personne comme Fox Mulder dans la série ressuscitée « X-files » est également plébiscité (27 %), tout comme le comportement mystérieux de Don Draper dans « Mad Men » qui arrive à se faire respecter pour son talent et à vendre ses idées sans jamais se livrer (25 %).

Foncer en permanence comme Jack Bauer dans la série « 24 heures chrono » (pour un Français sur 4) voire carrément être drogué au travail (pour un Français sur 10) comme Carrie Mathison dans la série « Homeland » peut aussi, selon les Français, permettre de réussir.

Un rythme de travail trop élevé et… le burn-out guette. Ce syndrome d’épuisement professionnel est décrit comme un « sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ». Il peut aboutir à la reconnaissance d’une maladie professionnelle, plus facile depuis la loi n° 2015-994 du 17 août 2015 dite « loi Rebsamen ». Ce qui n’est pas sans conséquences financières pour l’employeur ! A noter qu’un rapport de l’académie de Médecine vient d’être rendu et devrait servir de base à une future loi qui pourrait encore faciliter cette reconnaissance.

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