Les salariés et le passage à la quarantaine

Publié le 15/11/2016 à 10:19.

Temps de lecture : 5 min

Dans leur dernier sondage à paraitre le 14 Novembre à 6h00 sur le site www.editions-tissot.fr, à l’occasion de leur 40e anniversaire, les Editions Tissot, spécialistes de documentations, formation et conseil en droit du travail, comptabilité et fiscalité pour les professionnels, se sont intéressées à la vision des salariés sur le passage à la quarantaine. 77% des salariés considèrent que le passage à la quarantaine change leur rapport au travail !

La « crise de la quarantaine du salarié »

77 % des salariés considèrent que le passage à la quarantaine a un impact sur leur travail.
Pour les salariés interrogés, le changement se manifeste en donnant plus d’importance à la vie privée (35 %), vie privée qu’ils choisissent souvent de ne plus mettre entre parenthèse.

La notion de bien-être au travail devient centrale (30 % des salariés). On se laisse moins facilement envahir par un stress professionnel. Selon le sociologue Ronan Chastellier, il y aurait une nouvelle attention à soi et aux autres à cet âge, une « réévaluation » plus globale de son environnement professionnel, faite de toutes sortes de prises de conscience. On vit une période un peu déstabilisante de questionnement, de remise en question.

Pourtant 30 % des salariés estiment qu’on évite, à cette période, certaines erreurs grâce à l’expérience, à la maturité, et à un regard plus sensible.

56 % des salariés estiment que, 40 ans, c’est un moment décisif pour réussir sa vie professionnelle. « Il y aurait une sorte d’éveil de soi, un tonus existentiel qui déclenche des envies, des projets ». Si 20 % des salariés ont des envies de reconversion, 19 % disent faire moins de compromis et 10 % ont envie de changer d’entreprise. Il y a donc des velléités, une série d’impulsions fougueuses, sorte de « crise d’adolescence » (« crise de la quarantaine ») du salarié, tant celui-ci est dans l’arrachement à un système devenu trop familier et à un besoin d’aventure, note le sociologue.

40 ans, entre peur de l’échec et besoin de créativité

49 % des salariés estiment que l’ennui dans son métier, signe l’échec de sa vie professionnelle. Pour 28 % des français, on a raté sa vie professionnelle si, à 40 ans, on ne voit pas de possibilités d’évolution. On recherche une expérience intensifiée de soi-même, c’est un moment où l’on aurait davantage besoin d’exprimer sa créativité, son énergie selon Ronan Chastellier.

Le fait que les jeunes salariés maitrisent mieux les nouvelles technologies (6 %) ou « être dirigé par un plus jeune » (4 %) ne semble pas un problème, et il n’y a pas cette impression d’être « dépassé » par les jeunes générations. « Même s’il y a un côté esthétique de la crise de la quarantaine quand « faire jeune » devient la norme ».

26 % des salariés disent vouloir se former pour monter en compétence, 24 % ont un besoin de rupture et veulent travailler dans une entreprise qui intègre leurs nouvelles attentes. 18 % estiment qu’un bilan de compétence s’impose. Selon Ronan Chastellier, on se projette plus dans l’avenir. « Psychologiquement, c’est l’âge d’un besoin de réalisation, de changement, d’intensité (s’affirmer davantage 24 % / Ne plus faire de concession 13 % / Faire preuve de davantage de psychologie 15 %) ».

40 ans, l’âge des considérations et des passions pour le salarié

Au passage de la quarantaine, il y a un souhait de sérénité. On fantasme de ne plus avoir à surveiller son compte bancaire (40 %). 26 % des salariés ne veulent plus stresser pour leur avenir professionnel et 21 % d’entre eux espèrent aussi se sentir définitivement à l’abri du chômage. Puis vient le moment de mettre de la passion dans sa vie comme 20 % des salariés qui fantasment d’avoir plus de temps pour s’adonner à une passion en dehors du travail. 17 % des Français souhaitent vivre leur passion à travers leur métier. On constate aussi que 15 % des salariés seraient prêts à plaquer leur travail pour leur passion. Il y a un besoin d’épanouissement Cette donnée personnelle de la quarantaine pousse subjectivement et socialement les salariés vers d’autres choix, des défis lancés à eux même.

On est en tout cas plus sensible au jugement social, on développe des complexes si on n’est pas propriétaire de son appartement (13 %), si on ne gagne pas autant que ses proches (11%) pour le sociologue.

Salariés et politiciens, même combat lors du passage à la quarantaine

Les personnalités influent aussi sur la vision des salariés dans leur passage à la quarantaine. On constate que 23 % des salariés voient leur passage à la quarantaine plutôt comme Emmanuel Macron qui démissionne pour suivre ses objectifs personnels. 22 % d’entre eux se comparent à David Douillet et Bernard Laporte qui se sont reconvertis dans un tout autre domaine (la politique, en l’occurrence). 19 % des salariés se voient plutôt comme Cécile Duflot qui va au bout de ses idées quitte à renoncer à son poste, 12 % comme Arnaud Montebourg qui reprend ses études et 11 % comme Fleur Pellerin qui monte son entreprise. Ils ne sont que 7 % à voir leur passage à la quarantaine comme Marine Le Pen qui « tue le père » pour prendre la succession de « l’affaire familiale ».

Lien vers l’article public accessible dès le 14 Novembre 2016 à 6h00 : https://www.editions-tissot.fr/sondage-etude/la-crise-de-la-quarantaine-du-salarie

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