L’outrage sexiste et sexuel simple devient une contravention de 5e classe

Publié le 05/04/2023 à 07:07 dans Sécurité et santé au travail.

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Depuis le 1er avril 2023, la sanction de l’outrage sexiste et sexuel non aggravé devient une contravention de 5e classe. Cette mesure fait suite à l’aggravation de la sanction en cas d’outrage sexiste et sexuel aggravé.

Outrage sexiste et sexuel : définition

L’outrage sexiste et sexuel est défini comme le fait d’imposer à une personne tout propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui :

  • soit porte atteinte Ă  sa dignitĂ© en raison de son caractère dĂ©gradant ou humiliant ;
  • soit crĂ©e Ă  son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.

Le champ d’application de l’outrage sexiste s’applique aussi bien à l’espace public (rue, transports en commun, établissement scolaire) qu’aux lieux privés (espaces de travail, par exemple).

Notez le

La qualification d’outrage sexiste n’est retenue que dans l’hypothèse où les faits ne peuvent pas faire l’objet d’aucune autre qualification pénale plus sévère.

Jusqu’à présent l’outrage sexiste était puni d’une amende prévue pour les contraventions de 4e classe.

Outrage sexiste et sexuel aggravé

Mais en raison de la persistance de tels faits dans l’espace public, la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur a transformé l’outrage sexiste et sexuel aggravé en un délit puni de 3750 euros à compter du 1er avril 2023.

Il faut savoir que l’outrage sexiste et sexuel est aggravé lorsqu’il est commis :

  • par une personne qui abuse de l'autoritĂ© que lui confèrent ses fonctions ;
  • sur un mineur ;
  • sur une personne dont la particulière vulnĂ©rabilitĂ© due Ă  son âge, Ă  une maladie, Ă  une infirmitĂ©, Ă  une dĂ©ficience physique ou psychique ou Ă  un Ă©tat de grossesse est apparente ou connue de son auteur ;
  • sur une personne dont la particulière vulnĂ©rabilitĂ© ou dĂ©pendance rĂ©sultant de la prĂ©caritĂ© de sa situation Ă©conomique ou sociale est apparente ou connue de son auteur ;
  • par plusieurs personnes agissant en qualitĂ© d'auteur ou de complice ;
  • dans un vĂ©hicule affectĂ© au transport collectif de voyageurs ou au transport public particulier ou dans un lieu destinĂ© Ă  l'accès Ă  un moyen de transport collectif de voyageurs ;
  • en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identitĂ© de genre, vraie ou supposĂ©e, de la victime ;
  • par une personne dĂ©jĂ  condamnĂ©e pour la contravention d'outrage sexiste et sexuel et qui commet la mĂŞme infraction en Ă©tant en Ă©tat de rĂ©cidive.

Pour plus de précisions, vous pouvez consulter l’article : Outrage sexiste et sexuel aggravé : un délit à compter du 1er avril 2023.

Outrage sexiste et sexuel non aggravé

En cohérence avec cette mesure, l’outrage sexiste et sexuel non aggravé devient une contravention de 5e classe à compter du 1er avril 2023, 4e jusqu’à présent.

La procédure de l'amende forfaitaire est applicable à cette contravention. Son montant est de 150 euros pour les contraventions de 5e classe.

Les personnes condamnées encourent également les peines complémentaires suivantes :

  • stage de citoyennetĂ©, tendant Ă  l'apprentissage des valeurs de la RĂ©publique et des devoirs du citoyen ;
  • stage de responsabilisation pour la prĂ©vention et la lutte contre les violences au sein du couple et sexistes ;
  • stage de sensibilisation Ă  la lutte contre l'achat d'actes sexuels ;
  • stage de lutte contre le sexisme et de sensibilisation Ă  l'Ă©galitĂ© entre les femmes et les hommes ;
  • un travail d’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral pour une durĂ©e de 20 Ă  120 heures.


Loi n° 2023-22 du 24 janvier 2023 d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur, Jo du 25 janvier, art. 14
Décret n° 2023-227 du 30 mars 2023 relatif à la contravention d'outrage sexiste et sexuel, Jo du 31

Isabelle VĂ©nuat

Juriste en droit social et rédactrice au sein des Editions Tissot