Plan de réduction des tensions de recrutement (phase 2)

Publié le 14/10/2022 à 12:05, modifié le 17/10/2022 à 12:10 dans Recrutement.

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La grande mobilité des travailleurs sur le marché du travail et la création de plus de 800 000 emplois en un an sont les principales causes des difficultés de recrutement que rencontrent les entreprises. Pour répondre à ces tensions de recrutement, le ministère du Travail vient de présenter la phase 2 de son plan de réduction des tensions.

En octobre 2021, le Gouvernement avait lancé un plan de réduction des tensions de recrutement qui comportait :

  • un volet formations pour ĂŞtre au plus près des besoins des entreprises ;
  • des mĂ©thodes de recrutement par simulation ;
  • des pĂ©riodes d'immersion.

Le ministère du Travail présente un premier bilan. Ce bilan souligne une baisse du chômage de longue durée avec une baisse de 280 000 chômeurs de longue durée et de 146 000 demandeurs d’emploi de très longue durée.

Aujourd’hui, les métiers en forte tension représentent les deux-tiers des salariés. La mobilisation du Gouvernement se poursuit avec cette phase 2. Il est ainsi prévu de mettre en place de nouveaux outils pour répondre rapidement aux besoins des entreprises.

Expérimentation des viviers de recrutement

Afin que Pôle emploi puisse répondre immédiatement aux besoins de compétences des entreprises, il est mis en place l’expérience des viviers de recrutement. Ces viviers seront composés d’une centaine de demandeurs d’emploi immédiatement disponibles ayant les compétences indispensables à l’exercice du métier ou en capacité de les exercer moyennant une adaptation rapide (formations préalables à l’embauche) dans les secteurs en tension.

Le dossier de presse du ministère du Travail indique que cette expérimentation des viviers concerne 23 métiers qui connaissent des difficultés de recrutement parmi lesquels on peut citer :

  • le secteur de la santĂ© : aide-soignant, infirmier ;
  • le secteur du transport routiers : conducteurs routiers (marchandises et voyageurs) ;
  • le secteur des hĂ´tels, cafĂ©s, restaurants : serveurs, commis de cuisine, cuisiniers, personnels d’étage.

Il est également prévu que Pôle emploi poursuive le renforcement du contrôle de la recherche d’emploi des demandeurs, notamment sur les métiers en tension.

Renforcement des prestations de conseil en ressources humaines pour les entreprises de moins de 250 salariés

La prestation de conseil en ressources humaines (PCRH) s’adresse aux entreprises de moins de 250 salariés n’appartenant pas à un groupe de plus de 250 salariés.

Ce dispositif est un accompagnement personnalisé en matière de gestion des ressources humaines. Il s’adresse en priorité aux entreprises qui n’ont pas de direction ou de service RH et qui sont des PME de moins de 50 salariés et des TPE.

Le dispositif vise à cofinancer l’intervention d’un consultant spécialisé RH. Le ministère du Travail annonce un renforcement du dispositif. Il élargit les thématiques d’intervention et renforce les partenariats afin :

  • d’accroĂ®tre la stabilitĂ© de l’emploi ;
  • de renforcer la qualitĂ© de l’emploi ;
  • d’impliquer et motiver les salariĂ©s dans la conception de leurs activitĂ©s;
  • d’amĂ©liorer les responsabilitĂ©s et de professionnaliser les recrutements.

Cet accompagnement doit conduire à l’élaboration d’un plan d’actions opérationnel qui répond à des problématiques identifiées.

Pour plus de précisions sur cette prestation de conseils en RH et bénéficier du dispositif, vous pouvez vous adresser à votre D(R)EETS. La prestation est mise en œuvre, après son instruction et sa validation de votre projet.

La prestation de conseil en ressources humaines est une aide attribuée au titre du régime des aides de minimis. Le montant pris en charge par l’Etat est plafonné à 50 % des coûts admissibles hors taxe, dans la limite de 15 000 €. Un cofinancement notamment de votre OPCO est également possible afin de réduire votre reste à charge.

Construction de plans sectoriels

La mobilisation des services publics et la multiplication des formations sont des leviers pour répondre aux besoins en compétences des entreprises. Mais ce n’étant pas suffisant, il est ainsi prévu de construire des plans sectoriels avec les branches professionnelles notamment pour améliorer l’attractivité et le maintien en emploi des salariés. Le premier plan concerne la branche des transports routiers mais d’autres vont suivre ces prochains mois.

Ainsi, une charte de développement des emplois et des compétences a été signée par les ministères du Travail, de l'Education, et des Transports et quatre organisations patronales, ainsi que quatre organisations syndicales représentatives de la branche du transport routier.

Parmi les engagements pris par le Gouvernement, on peut citer :

  • la mise en place de viviers de recrutements par PĂ´le emploi dans les mĂ©tiers de conducteurs routiers ;
  • la promotion des mĂ©tiers des transports routiers (campagne de communication, semaines des mĂ©tiers, etc.) ;
  • la rĂ©duction des dĂ©lais de dĂ©livrance des permis et titres professionnels et Ă©tudier la dĂ©livrance d’attestation de rĂ©ussite aux Ă©preuves des titres professionnels ;
  • le dĂ©veloppement du recours au bi-emploi en dĂ©veloppant des partenariats entre le transport de voyageurs et d’autres secteurs qui recourent au temps partiel.

La branche s’est engagée notamment sur la prévision d’un calendrier de négociation sur :

  • l’amĂ©lioration des conditions de travail ;
  • l’intĂ©gration des jeunes salariĂ©s ;
  • la modernisation des classifications ;
  • le renforcement des dispositifs de partage de la valeur dans les entreprises de moins de 50 salariĂ©s.

Il est également prévu de mettre en place des partenariats entre le déménagement et le transport de voyageurs des passerelles en faveur des salariés expérimentés et inaptes aux ports de charge.

Ministère du Travail, Plan de réduction des tensions de recrutement – Phase 2, 14 octobre 2022

Isabelle VĂ©nuat

Juriste en droit social et rédactrice au sein des Editions Tissot