Neige, verglas et pluie : peut-on mettre les salariés en chômage intempéries ?

Publié le 10/01/2024 à 11:51, modifié le 15/01/2024 à 15:45 dans Rémunération BTP.

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En cette période de neige, de verglas et de pluie, les conditions de travail sur chantier deviennent difficiles. Se pose alors la question de savoir comment indemniser les salariés empêchés de travailler. Dans le BTP, le dispositif de chômage intempéries peut être utilisé sous réserve d’en respecter les nombreuses conditions.

Chômage intempéries : quand peut-on mettre les salariés en intempérie?

Le fait qu’il neige, qu’il gèle ou qu’il y ait de la pluie n’est pas suffisant pour mettre les salariés en chômage intempéries. Il faut que les conditions climatiques rendent le travail impossible ou dangereux sur le chantier même, provoquant un arrêt imprévisible et inévitable.

Plus précisément, l’intempérie doit être en relation avec la nature des travaux à effectuer et doit donc rendre ces travaux impossibles à effectuer dans les règles de l’art et/ou engendrer des risques pour la santé sécurité des salariés.

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L’impossibilité d’accéder au chantier, pour y travailler comme pour l’approvisionner, n’est pas une situation relevant du chômage intempérie. Il reste néanmoins possible, dans cette situation, de bénéficier de l’activité partielle.

L’arrêt pour intempérie est décidé par l’employeur, avec l’accord du représentant du maître d’œuvre (en cas de marché public) et après consultation du CSE.

Attention, certaines entreprises ne sont pas assujetties au régime des intempéries du fait de la nature de leur activité. Ces entreprises ne versent aucune cotisation et ne peuvent donc pas mettre les salariés en intempéries.

Chômage intempérie : indemnisation

Afin de pouvoir bénéficier du chômage intempérie, le salarié doit remplir les conditions suivantes :

  • ĂŞtre prĂ©sent sur le chantier au moment de l’arrĂŞt de travail ;
  • avoir travaillĂ© au moins 200 heures dans le bâtiment ou les travaux publics au cours des deux derniers mois prĂ©cĂ©dant l’arrĂŞt de travail ;
  • n’avoir pas Ă©tĂ© dĂ©jĂ  indemnisĂ© depuis le 1er janvier de l’annĂ©e, pendant 55 jours ouvrables (ou 495 heures). L’ouvrier qui a Ă©tĂ© embauchĂ© après le 1er janvier doit donc prĂ©senter son certificat de travail sur lequel sont portĂ©s les jours indemnisĂ©s.

Lorsque ces conditions sont remplies, l’entreprise doit indemniser les salariés mis en arrêt :

  • Ă  partir de la deuxième heure d’arrĂŞt. La première heure, dite heure de carence, n’est pas indemnisĂ©e ;
  • sachant que le nombre d’heures indemnisables est limitĂ© Ă  9 heures par jour et 45 heures par semaine, avec un maximum de 55 jours (soit 495 heures) par annĂ©e civile.

Pour chaque heure d’arrêt indemnisée, l’indemnité à verser est égale à 75 % du salaire brut horaire du salarié (limité à 120 % du plafond de la Sécurité sociale). Ces indemnités sont à verser avec la paie habituelle, mais doivent faire l’objet d’une ligne distincte et explicite sur le bulletin de paie.

Chômage intempérie : déclaration et indemnisation

L’entreprise ayant mis des salariés en chômage intempéries avec indemnisation doit en faire la déclaration à sa caisse de congés payés dans les 30 jours suivant la reprise du travail.

Attention

A défaut d’établir une telle déclaration, vous ne pourrez prétendre à aucun remboursement. Même si vous ne bénéficiez d’aucun remboursement, vous devez accomplir lesdites formalités afin de bénéficier des exonérations de charges applicables aux indemnités-intempéries.