DRH, la perception de leur métier, leurs aspirations et leur moral

Publié le 19/10/2018 à 10:45.

Temps de lecture : 3 min

Un sondage réalisé par les Editions Tissot auprès de plus de 300 professionnels des RH (1) met en évidence leur passion pour leur métier. Leur principal moteur ? La dimension humaine. Mais au fil du temps, celle-ci se fait engloutir sous le poids croissant des contraintes administratives. Frustrations, épuisement… Nos DRH seraient-ils au bord du burn-out ?

Retrouvez les résultats de l’enquête Les RH au quotidien édition 2019 : voir les résultats

78 % des DRH/RRH ont choisi leur métier pour sa dimension humaine et sociale

Les DRH aiment leur métier, quasi-vocation pour la plupart d’entre eux : ils sont 72 % à vouloir toujours l’exercer dans 10 ans. Néanmoins, 64 % déplorent que le métier se complexifie : nouvelles réglementations, saisies et re-saisies, lourdeur des procédures….

Principale difficulté pour plus d’1 DRH/RHH sur 2 : garantir la conformité juridique de ses décisions et de ses écrits. Près de 3 professionnels sur 4 pointent le manque de temps et de ressources.

Aujourd’hui, 72 % se sentent frustrés et 80 % se déclarent proches de l’épuisement. Ils aimeraient avoir plus de temps pour travailler sur la qualité de vie au travail, la formation, la gestion des carrières ou encore la communication RH, des sujets sur lesquels les salariés les attendent tout particulièrement. En effet, loin devant les questions de rémunération ou d’organisation du travail, 8 RH sur 10 pensent que leurs collaborateurs souhaitent qu’ils se consacrent en priorité à la qualité de vie au travail, et un peu plus de 6 sur 10 à la formation et à la gestion des carrières.

Les DRH sont-ils mal-aimés ?

28 % d’entre eux pensent que les salariés ont une mauvaise image d’eux, et près de 20 % pensent que le dirigeant de l’entreprise ne les apprécie pas. Sans doute parce qu’ils se sentent un peu en porte-à-faux entre les deux … La moitié d’entre eux pensent d’ailleurs que les décisions prises par l’employeur ne sont pas en concordance avec les attentes des salariés. Mais ce qui les touche le plus, c’est l’image que les medias renvoient d’eux : ils sont 78 % à penser qu’elle est mauvaise !

La solution se trouve-t-elle dans le digital ?

Oui, selon une grande majorité d’entre eux : ils sont déjà 66 % à utiliser des outils digitaux pour simplifier certaines tâches (gestion des absences, stockage des données sur les salariés, établissement des paies…). Mais ils en veulent plus !

Le premier effet attendu : le gain de temps pour presque 88 % d’entre eux ; le second : la simplification du travail pour presque 62 %. Des besoins particulièrement exprimés par les PME, sous-dotées en effectifs RH, qui pâtissent lourdement des contraintes de respect du calendrier social afin d’éviter les pénalités très lourdes pour l’entreprise.

En bref, les attentes sont importantes car ils espèrent, grâce au digital, pouvoir se recentrer sur l’Humain, leur vocation. Sur ce sujet, Caroline Acs, directrice générale des Editions Tissot, nous donne son avis dans sa tribune « La digitalisation : bienfaiteur de la fonction RH ? ».

Quelques verbatims notoires recueillis lors de l’enquête…

« Pour moi, la fonction RH est essentielle dans l’entreprise, il faut juste penser à garder l’humain au centre de la fonction. »

« Les évolutions législatives nous obligent à ne gérer que de la paperasse et des chiffres … »

« Le juridique a pris le pas sur l’humain. L’augmentation des obligations en tout genre devient insupportable. »

« Le droit social est en mouvement constant, les IRP sont très à cheval sur leurs droits, les RH manquent cruellement de temps pour être à jour de tout […]. Tout cela est générateur de stress. »

(1) Enquête réalisée sur un panel de 332 personnes en avril 2018 par les Editions Tissot.